LE MENSONGE

MENTIR SERAIT INÉVITABLE, IL SEMBLE QUE C’EST LE PROPRE DE L’HOMME

Jusqu’à présent, le mensonge a notamment fait l’objet de considération chez les philosophes. De Socrate à Nietzsche, bon nombre de réflexions ont été formulées à ce sujet.

Par définition, le mensonge est l’énoncé délibéré d’un fait contraire à la vérité. La culpabilité, la honte, la peur sont souvent des causes du mensonge.

Fort heureusement, les mensonges sont d’ordinaire sans conséquences, et pourtant ils peuvent devenir une seconde nature et avoir des effets délétères dans la vie psychique et sociale des individus.

Tous les mensonges, vacillent entre sous-estimation ou surestimation de soi et peuvent engendrer des troubles de la personnalité majeurs.

On distingue trois formes de mensonge chez l’individu

  • L’officieux, qui a une visée d’empathie, pour protéger autrui d’une vérité qui pourrait nuire, pour ne pas peiner l’autre.
  • Le mensonge joyeux, qui fait rire, pratiquer pour « le plaisir » afin de distraire et se distraire.
  • Enfin le moins accepté, le mensonge pernicieux, destiné à nuire ou à obtenir des avantages (escroquerie ou bénéfice psychique (narcissisme), estime de soi).

En d’autres termes ce n’est pas l’énoncé qui fait la gravité du mensonge, mais son intention.

LE MYTHOMANE

C’est à Anton Delbrück (1891), à qui l’on doit la première étude consacrée au  mensonge pathologique.

Il décrit et explique ce trouble dans sa théorie de la « pseudologia-phantastica », et considère ce phénomène comme un rêve diurne raconté à l’autre comme une réalité, sans volonté de tromper.

Le terme de mythomanie est attribué à Ernest Dupré, qui le définit ainsi : « Tendance constitutionnelle à l’altération de la vérité, à l’affabulation, au mensonge et à la création de fables imaginaires. »

La mythomanie est un trouble de la personnalité, une tendance pathologique à travestir la réalité.

Caractérisée par des mensonges chroniques, cette pathologie cache une réelle souffrance psychique, le mythomane ment par manque de confiance en soi, il fuit la réalité trop difficile à affronter. C’est une façon pour lui de la rendre plus acceptable et de s’y confronter sans souffrir.

Boris Cyrulnik écrit à propos des mythomanes : « n’ayant pas la force d’exister dans le réel, ils ne savent pas réellement qu’ils sont, puisqu’ils ne s’identifient que par l’imaginaire. »

La mythomanie résulte du fait que le menteur croit en à la réalité de ses fabulations, qui n’ont de réalité que dans son imagination. Le sujet élabore des actes et des situations qui n’ont jamais eu lieu, se décrivant dans une position généralement avantageuse.

LE MENTEUR

Si le mythomane ment pour exister le menteur ment pour abuser

Sans intention précise, le mensonge est de l’ordre de la maladie. Il est important de faire la distinction entre mensonge (volontaire) et mythomanie (pathologique).

La spirale du mensonge demande beaucoup d’énergie au menteur.

Il est indispensable que le menteur maitrise son entourage et ses relations, afin qu’il soit le plus vraisemblable possible.

De plus il doit  sans cesse prévoir  toutes les conséquences inhérentes au mensonge.

Le menteur a pleine conscience de ses pensées et par conséquent de ses mensonges. Il connaît la vérité et sait qu’il ment, son but est de tromper, voir de manipuler l’autre.

Il déforme la réalité en procédant par impressions, afin de rester cohérent et crédible.

Chez les personnalités narcissiques le mensonge consiste en un détournement conscient et volontaire de la vérité dans le but d’attirer l’attention, de tromper ou de nuire aux autres.

https://psychopsycha.com/blog/le-manipulateur-ou-le-manipulateur-pervers-narcissique/

« Le menteur possède le grand avantage de savoir d’avance ce que le public souhaite entendre ou s’attend à entendre»

H.Arendt