
On considère l’orgasme masculin facile à atteindre, car celui-ci est associé à l’éjaculation. Cependant, il s’avère beaucoup plus diversifié et complexe qu’il n’y paraît.
Selon les individus, les expériences et les circonstances, l’orgasme a une qualité, une intensité et une durée variables. Il peut être intense ou bref, voir absent.
L’activité sexuelle est le fruit d’une interaction complexe entre le corps et l’esprit. Si l’orgasme est naturel, il nécessite toutefois une connaissance de son corps et de ses réactions, de même qu’une bonne relation entre les partenaires.
LES DIFFÉRENTS TYPES DE JOUISSANCE MASCULINE
Le type d’orgasme le plus connu est l’orgasme éjaculatoire. Orgasme qui se concrétise par l’émission de sperme suite à une stimulation sexuelle. Cependant, la jouissance au masculin peut se présenter sous diverses formes.
Dans certain cas, le mécanisme de l’éjaculation est conservé, l’homme ressent les sensations de l’orgasme, sans que l’expulsion de sperme ait lieu.
- L’aspermie ou l’orgasme sec désigne l’absence d’émission de sperme.
- L’éjaculation rétrograde : souvent confondue avec l’aspermie, la différence est que lors de l’éjaculation rétrograde, le sperme est expulsé dans la vessie au lieu d’être expulsé normalement.
- L’injaculation ou l’éjaculation contrôlée : technique issue de la tradition tantrique et taoïste, qui permet de maitriser et de retarder l’éjaculation. L’orgasme est obtenu sans éjaculation et sans période réfractaire.
L’orgasme prostatique : orgasme obtenu par stimulation de la prostate, par voie rectale. Cette technique de massage peut aboutir à un orgasme avec ou sans éjaculation.

QU’EST-CE QUE L’ANORGASMIE ?
L’anorgasmie masculine se définit comme une impossibilité ou une difficulté persistante ou récurrente à obtenir l’orgasme et l’éjaculation, malgré une phase d’excitation et de stimulations sexuelles suffisantes et satisfaisantes.
La difficulté à obtenir l’orgasme chez l’homme peut exister depuis le début de la vie sexuelle (anéjaculation primaire) ou apparaître au cours de la vie sexuelle après une période de sexualité normale (anéjaculation secondaire).
De même elle peut exister dans toutes les situations avec tous les partenaires, ou n’apparaître que dans certaines situations avec certains partenaires.
Ce trouble n’est pas rare et concerne 10% à 12% des hommes.
Les hommes souffrant d’anorgasmie sont considérés comme de bons amants au début de leur relation de couple, mais les partenaires finissent par s’en plaindre en raison de l’absence de partage d’émotions.

LES CAUSES
Sur le plan physiologique, le sujet peut présenter une maladie congénitale rare, des problèmes hormonaux ou des atteintes neurologiques. De plus, certains traitements médicamenteux comme les antidépresseurs ou les psychotropes ainsi que les prises de toxiques comme l’alcool ou le cannabis retardent et bloquent l’orgasme.
Sur le plan psychologique, plusieurs comportements favorise la difficulté à atteindre l’orgasme : le stress, l’anxiété de performance, les caractères obsessionnels, la difficulté à lâcher prise, le contrôle cérébral permanent, la dépression ou un traumatisme subi durant l’enfance.
La masturbation : La plus part des homme présentant ce trouble ne vont avoir aucune difficulté à éjaculer en se masturbant, mais ne pas y arriver lors de la pénétration.
Ce phénomène peut être associé à plusieurs causes :
- une hypo sensibilité, lors de la masturbation l’homme va serrer fortement son pénis afin de jouir, ce qui est impossible lors de la pénétration.
- Les réflexes masturbatoires : les habitudes et techniques avec lesquelles le sujet s’est habitué à se masturber vont jouer un rôle important dans la difficulté à jouir.
L’addiction à la pornographie : l’usage excessif d’image pornographiques entraine un épuisement fantasmatique et le support visuel devient l’unique recours au déclenchement de l’orgasme. En d’autres termes le développement des fantasmes dans le virtuel fait perdre au sujet son excitation dans le réel. Par conséquent, un décalage entre le vécu et les images entraine frustrations, anxiété de performance, culpabilité et dépendance.
LA SEXOTHÉRAPIE
Quels que soient les symptômes, il est essentiel de consulter un médecin afin d’effectuer un bilan de santé.
Une fois le diagnostic établi, les causes physiques écartées, le sujet sera réorienté vers un sexothérapeute afin de mettre en place une thérapie adaptée, seul ou en couple.
L’essentiel de la thérapie sera orientée sur la prise de conscience de son corps et de ses fantasmes. En couple réapprendre à communiquer, se redécouvrir et créer suffisamment de complicité.
L’orgasme est avant tout un phénomène cérébral, les hommes atteints d’anorgasmie ne sont pas condamnés. Quelqu’un qui s’engage dans une démarche thérapeutique mesurera combien ses ressources sont grandes.