
Principale pathologie sexuelle chez l’homme, l’insuffisance de rigidité de la verge en érection a été appelée impuissance pendant des millénaires.
Le mot « impuissance » portant une connotation péjorative et entrainant un sentiment de culpabilité, ce terme a été remplacé par les notions de « dysfonction érectile» « dysérection » ou « insuffisance érectile».
QU’EST-CE QUE LA DYSFONCTION ÉRECTILE ?
La DE est la dysfonction sexuelle la plus étudiée.
Elle se définit comme étant l’impossibilité persistante ou récurrente d’obtenir ou de maintenir une rigidité suffisante permettant un rapport sexuel satisfaisant pour les deux partenaires.
Selon les chercheurs la prévalence de la DE est d’environ de 10% chez les hommes de moins de 50 ans, et supérieure à 20% pour les hommes au delà de 60 ans.
La dysfonction érectile fait partie des troubles sexuels qui engendrent une forte détresse personnelle et conjugale.
Largement amplifiée par les éléments symboliques rattachés au pénis dans nos cultures et sociétés, elle est vécue par l’homme comme un handicap social et relationnel.
La DE provoque des conflits important autour de la confiance en soi, de l’intimité, et menace la relation de couple.

L’ÉRECTION
Il n’y a pas de critères objectifs, ni de degrés de rigidité, ni de durée de l’érection, dans le sens où cela dépend du sujet lui même.
Chez certains hommes une baisse de rigidité ne posera pas de problème, ceux-ci s’y adapteront ou développeront d’autre façon d’avoir des rapports sexuels et jeux érotiques, autre que la pénétration.
En revanche chez d’autres hommes, la pénétration joue un rôle important dans la sexualité, ils se sentiront gênés par la moindre diminution de la qualité de l’érection.

FAUT-IL S’ALARMER DÉS LA MOINDRE PANNE ?
Il est nécessaire d’intégrer le fait que tous les hommes connaîtront une difficulté érectile au moins une fois dans leur vie. C’est un phénomène normal et humain.
De manière générale, dés lors qu’un homme estime que son érection n’est pas suffisante pour permettre une relation sexuelle satisfaisante, cela mérite l’avis d’un professionnel.
LES DIFFÉRENTS TYPES DE DYSFONCTIONS ÉRECTILES
- Érection absente du début à la fin du rapport
- Érection présente, mais de mauvaise qualité (pas suffisamment rigide)
- Érection présente, suffisamment rigide mais qui n’est pas maintenue tout au long du rapport sexuel
- Dysfonctionnement lors d’un rapport sexuel, mais préservée dans d’autre contextes (la nuit/ le matin) ou dans des situations d’excitation sexuelle autre.
- Absence d’érection quelque soit la situation

LES FACTEURS
La DE peut être psychogène (psycho-relationnelle), organique ou mixte.
De nombreux facteurs peuvent entrainer une DE, le vieillissement, le tabagisme, l’hypertension artérielle, le diabète.
De plus, les traitements médicamenteux, au même titre que la prise de toxique (tabagisme/ alcool/ drogues) peuvent induire des problèmes d’érection.
D’autres causes liées aux dysfonctions érectiles sont d’origine psychologique : stress, dépression, difficulté relationnelle, mais encore des conditions socio-économiques défavorables.
LES FACTEURS PRÉDISPOSANT
- Tempérament : timidité/ impulsivité
- Trait de personnalité : obsessif/ compulsif
- Qualité de l’attachement aux parents : le sujet ne différencie pas sa partenaire de sa mère critique ou intrusive et préfère la « sécurité » de la masturbation ou le recours à des prostituées.
- Expériences traumatisante/ Impact du premier rapport sexuel
- Trouble de l’identité de genre
- Messages religieux, culturels (idées imposées)
- Image de soi (taille du pénis)
FACTEURS DÉCLENCHANT (selon la vulnérabilité individuelle)
- Anxiété
- Situation socio-économique
- Infertilité
- Humiliation par le partenaire
- Relation de couple difficile
- Infidélité/ Fuite de l’intimité
FACTEURS MAINTENANT
- Conflit de couple
- Stress/ maladie chronique
- Perte de confiance en soi angoisse de performance

DYSFONCTION ÉRECTILE ET DÉPRESSION
La maladie entraine des réactions psychologiques qui favorisent les troubles sexuels en général.
Chez les sujets dépressifs, la maladie est souvent en relation avec l’apparition d’une dysfonction érectile. De ce fait, il existe une importante comorbidité entre dysfonction sexuelle et dépression.
Les anti-dépresseurs peuvent entrainer des troubles de l’érection : ce qui constitue un facteur fréquent de non observance de ces traitements de la part des patients souffrant de dépression.
TROUBLE RÉVERSIBLE ?
La dysfonction érectile n’est pas une fatalité.
Dans le cas d’une dysfonction liée à des causes physiques, une chirurgie ou un traitement médicamenteux adapté peuvent traiter le trouble.
Dans le cas d’une dysfonction secondaire, souvent psychologique, il convient de consulter afin de mieux comprendre les ressorts du trouble.
Une thérapie de couple peut également être envisagée, dans le but de communiquer sur le trouble de manière saine et constructive avec son partenaire.